Dernière mise à jour le : 2 juillet 2024 par Rénovation et travaux
L’association UFC Que Choisir a publié en Avril 2021 les résultats d’un questionnaire mené sur 2893 abonnés à sa newsletter, concernant la réalisation de travaux d’économie d’énergie. C’est l’occasion d’avoir une vision plus complète de l’opinion des Français sur les travaux de rénovation énergétique, à l’heure où des aides comme MaPrimeRénov’ peuvent les inciter à réaliser des travaux. Alors, pourquoi réaliser des travaux de rénovation énergétique ? Quel est le prix des travaux de rénovation d’une maison ? Et surtout, quel est l’impact de la rénovation énergétique sur le montant des factures de chauffage ? On vous dit tout !
Les Français et les travaux d’économie d’énergie
Les travaux d’économie d’énergie sont des travaux d’amélioration de l’habitat qui permettent à un logement de consommer moins. Il peut par exemple s’agir de l’isolation des combles (l’un des chantiers les plus efficaces pour isoler sa maison) ou encore de la pose d’une pompe à chaleur ou d’une chaudière à granulés de bois. Ces travaux sont bien souvent réalisés pour réduire les factures de chauffage d’une maison. Ils sont d’autant plus populaires qu’il existe des aides pour la réalisation de travaux énergétiques.
L’enquête d’UFC que Choisir sur la rénovation d’énergie
En Avril 2021, la célèbre association de consommateurs UFC Que Choisir présente les résultats d’un questionnaire en ligne, mené auprès de 2893 abonnés à sa newsletter. Parmi les répondants, 76 % (soit 2200 personnes) déclarent avoir réalisé des travaux d’économie d’énergie.
Parmi ces personnes, on retrouve 86 % de propriétaires d’une maison individuelle, les plus à même de réaliser des travaux d’une telle ampleur. Ces maisons ont par ailleurs été construites :
- Avant 1975 pour 55 % des propriétaires, ce qui prouve (en toute logique) que les logements anciens sont les plus concernés par les travaux de rénovation énergétique.
- Entre 1975 et 2000 pour 37 % des interrogés.
- Après 2000 pour le reste (moins de 10 %), preuve que les logements les plus récents sont généralement moins concernés par de tels travaux. Ce n’est pas surprenant, car les normes de construction comme la RT 2012 ou la RE 2020 garantissent de bonnes performances énergétiques pour les logements récents.
Cette enquête est l’occasion d’avoir des retours de nombreux propriétaires au sujet de la réalisation et de l’efficacité de tels travaux.
Pourquoi lancer des travaux de rénovation énergétique ?
Parmi les différentes raisons évoquées par les personnes interrogées, la réalisation de travaux de rénovation a été réalisée pour les raisons suivantes :
- 91 % pour améliorer le confort du logement,
- 90 % pour réduire les factures de chauffage,
- 77 % pour faire un geste pour l’environnement,
- Et 70 % pour valoriser le patrimoine.
L’idée pour les propriétaires est surtout d’avoir un logement plus confortable (frais en été, et chaud en hiver), et de réduire leurs factures de chauffage.
L’intérêt pécuniaire se retrouve également du côté des interrogés n’ayant finalement pas réalisé de travaux. Parmi les 24 % d’interrogés ayant renoncé au projet, le frein principal était “Je ne suis pas sûr que les économies justifient l’investissement“, preuve que le retour sur investissement reste l’une des priorités des propriétaires au moment d’isoler une maison ou de modifier son système de chauffage.
Où trouver des informations concernant la rénovation d’une maison ?
Avant la réalisation de leurs travaux, les propriétaires se sont renseignés grâce aux moyens suivants :
- 46 % par internet, ce qui montre l’intérêt de sites d’information comme Rénovation & Travaux !
- 40 % auprès de professionnels du BTP (on notera par ailleurs que 85 % des propriétaires ont eu recours à un artisan RGE, indispensable pour recevoir MaPrimeRénov’ et les aides de l’État).
- 26 % dans un espace info énergie,
- 16 % auprès de l’ANAH,
- 40 % auprès d’autres solutions (notamment la presse ou le bouche à oreille).
Par ailleurs, seuls 25 % des propriétaires ont réalisé préalablement un DPE, et seulement 19 % ont réalisé un audit énergétique. Au final, 80 % des propriétaires interrogés ont réalisé une rénovation partielle, contre 20 % seulement pour une rénovation globale. UFC Que Choisir indique que c’est déjà un ratio très important, car la moyenne nationale est de 8 % de rénovation globale !
Preuve que les rénovations partielles, sans réflexion globale et sans bouquet de travaux, restent les plus courantes, comme nous vous en parlions il y a peu dans un article consacré à l’inefficacité de certains travaux énergétiques.
Prix des travaux de rénovation énergétiques en France
Qu’en est-il du côté budget ? Grâce au questionnaire, UFC Que Choisir peut réaliser une moyenne du coût des travaux.
Montant des travaux de rénovation (hors aides)
Sans prendre en compte les aides, le prix des travaux de rénovation énergétique est situé en moyenne :
- À 140 € par m² pour une rénovation partielle, soit aux alentours de 16 800 € pour une maison de 120 m².
- À 450 € par m² pour une rénovation globale, soit aux alentours de 54 000 € pour une maison de 120 m².
Sur ce budget, les particuliers ont néanmoins pu profiter d’aides financières.
Coût des travaux de rénovation énergétique (aides déduites)
Heureusement, les aides couvrent en moyenne entre 20 et 30 % du coût des travaux, soit des aides estimées à 40 € par m² pour une rénovation partielle, et à 90 € par m² pour une rénovation globale.
En retirant le montant des aides, le coût des travaux (aides déduites) est ainsi estimé à :
- 100 € par m² pour une rénovation partielle, soit aux alentours de 12 000 € pour une maison de 120 m².
- 360 € par m² pour une rénovation globale, soit aux alentours de 43 200 € pour une maison de 120 m².
Élément intéressant à retirer, les aides financières semblent moins importantes pour une rénovation globale. À titre comparatif, elles représentent sur ces moyennes 28,5 % du coût d’une rénovation partielle, contre seulement 20 % du coût d’une rénovation globale.
Naturellement, ces chiffres sont uniquement tirés de 2200 cas particuliers, et ne font donc pas office de référence nationale. Néanmoins, ils aident à comprendre pourquoi les Français semblent se diriger davantage vers la rénovation partielle.
Qu’en est-il des surcoûts ?
Autre élément à charge “contre” la rénovation globale issue de cette étude, 11 % des particuliers de l’étude ayant réalisé une rénovation globale déclarent avoir dû payer des surcoûts, contre 3 % seulement en cas de rénovation partielle.
Ce n’est pas forcément une surprise, car la rénovation complète est plus longue (11 semaines en moyenne ici, contre 4 semaines pour la rénovation partielle) et peut engendrer davantage de mauvaises surprises ou d’oublis durant les travaux. Globalement, plus un chantier est long et complexe, et plus il faut s’attendre à des imprévus, et donc à une hausse éventuelle par rapport au budget initial.
L’impact des travaux de rénovation sur la consommation d’énergie
À présent que nous avons étudié les travaux réalisés, le coût d’une rénovation et les manières pour les Français de se renseigner sur la rénovation, et si nous parlions résultats ?
Satisfaction des propriétaires suite au travaux de rénovation d’énergie
Sur le panel interrogé par UFC Que Choisir, la majorité des répondants sont satisfaits par la réalisation de leurs travaux, et déclarent que les travaux leur ont apporté un gain de confort essentiel. Ils sont 86 % à être satisfaits parmi ceux qui ont réalisé une rénovation totale, contre 74 % pour les particuliers ayant réalisé une rénovation partielle.
Parmi les répondants, 20 % ont été confrontés à des soucis d’ordre technique ou à des malfaçons, ce qui peut expliquer l’insatisfaction de certains des interrogés.
L’impact des travaux sur les factures de chauffage
Néanmoins, l’impact des travaux sur les factures de chauffage reste plus mitigé. 80 % des répondants déclarent avoir vu un impact sur leurs factures de chauffage suite à des travaux de rénovation globale. Pour des travaux partiels, seuls 56 % du panel déclarent avoir profité d’une baisse nette de leurs factures.
Sur la totalité des interrogés, on constate une diminution moyenne de 34 % des factures de chauffage, avec une durée d’amortissement moyenne de… 23 ans. C’est une durée clairement élevée, surtout quand on sait que certains équipements installés (notamment concernant le chauffage) n’auront pas nécessairement une telle durée de vie.
Au final, on constate donc que les particuliers sont globalement satisfaits de leurs travaux, mais que ces derniers ont souvent un impact plus important sur le confort du logement plutôt que sur les factures en elles-mêmes. Même si le caractère pécuniaire entre en jeu dans le processus de décision des particuliers, il n’est donc pas le seul en cause pour motiver de tels travaux de rénovation.